Manifestation du 16 octobre 2014

Publié par Les employés sur 17 Octobre 2014, 16:55pm

Seconde manifestation réussie.

L'organisation commence à se mettre en place. 16h pile, on peut voir les premiers manifestants se réunir sur le devant de l'Aviation club de France. Telle une mise en scène de théâtre, certains s'allongent sur le sol pourtant très froid aujourd'hui, un homme muni d'une capuche noire et d'une épée se promène parmis les corps immobiles, telle la Mort ou la Sentense peut-être qui attend de pouvoir enfin s'exécuter. Un homme avec la tête posée sur un billot au centre représente notre sort. Nous attendons une décision. Tels des condamnés à mort (innocents qui plus est), nous sommes tous comme cet homme. Allons-nous êtes lâchement abattus par une administration qui se contrefiche de notre sort, ou quelqu'un va-t-il se réveiller pour enfin prendre consience que si, 213 familles, c'est peut-être important de ne pas les priver d'un travail parce qu'on a peut-être des soupçons de travail dissimulé il y a 5 ans.

Quelqu'un ouvre la fenêtre à l'étage. Une jeune fille en sort, timide mais déterminée. Pour nous faire entendre, elle porte un mégaphone. Des slogans fuseront tout le long de l'heure autorisée par la préfecture de police pour cette manifestation.

- Nous les 213 employés de l'Aviation Club de France, n’avons plus de droits depuis le 16 septembre, trouvez-vous ça normal ?

- Nous les 213 employés de l'Aviation Club de France, sommes ignorés par l’Etat, trouvez-vous ça normal ?
- Nous les 213 employés de l'Aviation Club de France, sommes empêchés de reprendre le travail, trouvez-vous ça normal ?
- Nous les 213, n'attendons qu'un bout de papier pour reprendre le travail, trouvez-vous ça normal ?

Nous sommes plus nombreux que la dernière fois. En plus des salariés, beaucoup sont venus nous soutenir. Beaucoup à être là depuis le début (merci à eux). Mais contrairement au premier rassemblement, il semblerait que la voix porte ses fruits. Les touristes s'arrêtent, écoutent, s'informent. Certains resteront avec nous jusqu'à la fin. On intéresse, on interpelle.

Pourquoi ce drame qui indigne toutes les personnes avec qui nous parlons n'intrigue ni les politiques, eux qui n'ont pas voulu nous écouter quand nous nous sommes déplacés à l'Assemblée Nationale (mérite-t-elle des majuscules), au ministère de l'Intérieur. Les journalistes commencent quant à eux à se manifester. Ceux spécialisés poker nous suivent depuis le début et nous les remercions. Les autres approchent timidement. Tout ce que nous demandons, c'est de parler de nous. Parler d'un drame social qui nous enterre tous. Pourquoi les politiques ne parleraient que de ce qu'ils veulent. Ne sommes nous pas des citoyens comme les autres? N'avez-nous pas le droit à la paroles, le droit d'être vus? L'Etat a-t-il peur de montrer encore une fois qu'il a fauté? Je peux encore comprendre que l'on fasse des erreurs, mais nous laisser comme ça, tels des clandestins dans notre propre pays, sans droits, ça je ne comprend pas.

Nous avons récupéré, par ordre du juge, nos registres de cagnottes et autres documents nous empêchant auparavant d'ouvrir les tables de jeux. Nous ne sommes plus, par ordre du conseil d'Etat, sous fermeture administrative. Il ne nous manque qu'un bout de papier, l'Agrément, pour pouvoir retravailler. Arrêtez de jouer, monsieur le ministère, Nous ne jouons pas, nous vies ne méritent pas ça. N'attendez pas le dernier moment pour plier devant la Justice. Agissez maintenant, tant qu'il en est encore temps.